Histoire de Montagnole
HISTOIRE DE MONTAGNOLE
Située à 5 kilomètres de Chambéry, la commune de Montagnole est adossée au massif de la Chartreuse. D’une superficie de 1130 hectares, elle s’étend au pied de la pointe de la Gorgeat, de 400 à 1485 mètres d’altitude. Elle fait partie des six communes du canton de Cognin, avec Jacob-Bellecombette, Saint-Cassin, Vimines et Saint-Sulpice.
Les premières traces d’habitation à Montagnole remontent à l’époque gallo-romaine (découverte de vases, de cruches, de pièces de monnaie … ). La première église fut construite sur un ancien temple, la maison de Maistre sur les fondations d’une villa gallo-romaine.
Montagnole existait dès l’an 1100 dans le cartulaire de Grenoble, sous le nom de Montaniola ou encore de Montaigniola (petite montagne).
Après l’effondrement d’une partie du Mont « Granier » le 24 novembre 1248, qui fit disparaître le village de Saint-André, le siège du décanat de Savoie (un des quatre districts du Diocèse de Grenoble) fut implanté à Montagnole, où s’installa le doyen Jean d’Ambléon. Montagnole est longtemps restée la première paroisse du décanat, avec le droit, pour son curé, délégué par l’archiprêtre, d’aller lui-même à la cathédrale de Grenoble chercher les saintes huiles et de les distribuer aux autres paroisses de la région.
Du XIVème au XVIIIème siècle, le « fief de Montagnole » appartint successivement à plusieurs familles de seigneurs, résidant au château de Villeneuve (à Cognin), dont Humbert de Seyssel, le seigneur de Villeneuve, les Clermont Mont-Saint-Jean, plusieurs générations de seigneurs de Lescheraine (famille Chabod), puis à la famille Bruyset et à la famille Regard, comtes de Villeneuve et seigneurs de Montagnole et de Bellecombette.
Charles Emmanuel III, roi de Sardaigne, prince de Piémont et duc de Savoie, abolit les droits féodaux en 1771, mais Montagnole ne fut affranchie qu’en 1784.
La Savoie fut annexée à la France de 1792 à 1815 (traité de Vienne), annexion pour laquelle le maire de Montagnole, Jean-Claude Têtu, montra une certaine antipathie.
L’église Saint-André fut construite en 1851, sur l’ancien cimetière, à côté de l’ancienne église, datant du XVème siècle et en ruine (le culte avait lieu dans un hangar). Cette dernière, réhabilitée, deviendra un logement pour le curé, puis mairie et école jusqu’à la construction de l’actuelle mairie vers 1880.
Jusqu’au début du XXème siècle, les Montagnolais vivaient principalement de l’agriculture (cultures puis surtout pâturages). En 1872, l’usine à ciment de M. Chiron s’installa à Montagnole. Mais il fallut attendre 1901 pour recenser 3 ouvriers (322 agriculteurs). En 1936, il y en avait 78 (163 agriculteurs), et 100 en 1962 (47 agriculteurs).
Au 1er janvier 2011, les Montagnolais et Montagnolaises sont 785, répartis sur une quarantaine de hameaux.
D’après l’ouvrage de Marif BACHASSON, « Petite histoire de Montagnole » Editions la Fontaine de Siloé.
LES HABITANTS DE MONTAGNOLE
1562: 178 1687: 130 1729: 140 1776: 292 1801: 518 1806: 491 1822: 675 | 1836: 720 1838: 804 1848: 912 1858: 754 1861: 733 1866: 774 1872: 779 | 1876: 794 1881: 734 1886: 702 1891: 646 1901: 604 1906: 576 1911: 580 | 1921: 466 1926: 532 1931: 545 1936: 538 1946: 471 1954: 492 1962: 406 | 1968: 347 1976: 462 1980: 598 1990: 658 1999: 669 2004: 713 2008: 785 |
L’ÉGLISE SAINT-ANDRÉ
Un peu d’histoire…
Après l’éboulement du Granier, en 1248, qui a entraîné la destruction du village de Saint-André, le doyen représentant l’évèque de Grenoble s’établit à Montagnole.
Au XVème siècle, une nouvelle église, dont les contreforts sont encore visibles, est construite à l’emplacement actuel de l’ancien presbytère.
Au XVIIIème siècle, l’église est en mauvais état, voire même en ruine, les offices se font dans un hangar. Après maintes hésitations, il est finalement prévu de la reconstruire sur l’emplacement de l’ancien cimetière.BESSON en sera l’architecte.
L’intérieur sera restauré en 1987, grâce à une souscription ayant permis de récolter 110 000 francs, et l’extérieur en 2000.
Visite de l’église Saint-André…
C’est une église néoclassique sarde, se caractérisant par un plan en croix latine, dont la croisée du transept est couverte en coupole.
Le fronton est en pierres de taille provenant de la czarrière de Montagnole, le toit est couvert en ardoises de Cévins (Tarentaise). La cloche, de 750 kg, a été fondue en 1878 dans les ateliers Paccard (Annecy). Les vitraux ont été exécutés en 1949 par l’atelier BESSAC à Grenoble.
A la place d’honneur, au dessus du Maître Autel, se trouve la représentation de Saint-André, le Saint protecteur de la paroisse. Frère aîné de Saint-Pierre, il est le patron des pêcheurs de poissons d’eau douce, des poissonniers et des cordiers. Il est aussi invoqué par les femmes cherchant mari et celles voulant devenir mères.
Le choeur est orné des représentations de Saint-Bernard de Menthon, protecteur des cols, qui construisit les hospices du Petit et du Grand Saint-Bernard pour accueillir les pèlerins se rendant à Rome, de Saint-François-de-Sales, évèque de Genève, de Saint-Pierre de Tarentaise, qui fonda l’abbaye de Tamié, un hospice à Moutiers et organisait des distributions de pain et de soupe aux malheureux, de Saint-Anthelme, Procureur de la Grande Chartreuse en 1138, qui reconstruisit le monastère détruit par une avalanche et devient supérieur général des Chartreux.
Au plafond sont représentés les quatre évangélistes et leur représentation symbolique: Marc et le lion, Matthieu et l’ange, Luc et le taureau, Jean et l’aigle.
Vers l’autel dédié à Saint-Joseph, côté réservé traditionnellement aux hommes, une petite porte leur permettait de quitter la messe discrètement, sans passer par la grande porte d’entrée.
L’église Saint-André fait partie des onze églises de l’ensemble paroissial de Cognin, son bâtiment appartient à la commune. Elle se visite lors des journées du Patrimoine.